Reportage Presse - Mesure mécanique
Les MMT avec capteur scanning Mitutoyo accélèrent par cinq les temps de mesure d’Europe Qualité Alpes
Cela fait près de 30 ans que le constructeur travaille avec le laboratoire de métrologie et d’étalonnage. Le site d’Arbent, dans la Plastics Vallée, a toujours été équipé de machines de mesure Mitutoyo. En 2016 et en 2022, il a investi dans deux machines à mesurer tridimensionnelles (MMT), avec technologie de scanning. Entre gain de temps, de réactivité et amélioration de la qualité, les avantages de cette technologie sont nombreux.
Fondé en 1988 par Jean-Jacques Freyre, le groupe Europe Qualité France s’est spécialisé dans la métrologie et l’étalonnage, en laboratoire et sur site. Parmi ses onze sites français (en plus de deux au Luxembourg et en Roumanie), le site d’Arbent, Europe Qualité Alpes, se démarque. Créé en 1994, au cœur de la « Plastics Vallée », près d’Oyonnax en Auvergne-Rhône-Alpes, il est le seul à proposer une prestation de services en contrôle dimensionnel. « Nous sommes dans une activité particulière, de niche. Arbent est le seul laboratoire à faire de la métrologie et de l’assistance de développement de pièces techniques auprès des clients »,souligne Yan Bellaunay, directeur du site. Arrivé en 2012 comme responsable, il opère quelques changements : « On a réintégré du nouveau matériel. J’ai fait le choix de n’avoir qu’un fournisseur en termes de machines, pour simplifier leur maîtrise et le recrutement de nos équipes. » Depuis l’ouverture du site, le constructeur japonais Mitutoyo lui fournit toutes ses machines. Les premières installées en 1994 sont des machines à mesurer tridimensionnelles (MMT) BHN710. De cette époque, une machine est toujours présente et en service, avec une version logicielle actuelle. Aujourd’hui, le laboratoire possède une MMT Euro C122010 installée en 2000, un rugosimètre/profilomètre SJ500 (2015), une machine optique Quick vision active 404 (2018) et deux MMT Crysta Apex, S9106 et V9106, installées respectivement en 2016 et 2022. « Notre intérêt de collaborer avec Europe Qualité Alpes, en particulier à Arbent, est qu’ils ont la même philosophie que nous, précise Florian Lyotard, responsable régional ventes directes Lyon chez Mitutoyo. La notion de service est ancrée au sein de l’entreprise et ils sont eux-mêmes ancrés dans le territoire de la Plastics Vallée. Ce sont des personnes avec des réactivités intéressantes. »
La MMT Crysta Apex V9106 est arrivée chez Europe Qualité Alpes, à Arbent, en 2022.
Mais la collaboration entre les deux entreprises ne s’arrête pas là. En plus de ses pôles d’activité conseil/recrutement et prestation de mesure (en laboratoire ou chez le client), le site d’Arbent a mis en place un pôle formation et un pôle programmation. Le premier est dédié aux formations en métrologie générale et en métrologie 3D, avec une spécificité sur les logiciels MCosmos (pour les MMT) et QVPak (pour les machines optiques) de Mitutoyo. La programmation est destinée au client, comme le précise Yan Bellaunay : « Nous faisons du développement de programmation spécifique sur environnement Mitutoyo, sur place ou chez nous. De plus en plus de clients investissent dans l’outil mais pas dans l’humain : il faut avoir des programmes clefs-en-main. »
« Le couteau suisse de la métrologie »
Le site d’Arbent travaille avec de nombreux secteurs d’activités de l’industrie européenne, en particulier avec les secteurs de la cosmétique, du médical et de l’automobile. Depuis plusieurs années, ces secteurs utilisent de plus en plus de plastique, en remplacement de pièces métalliques. Un choix souvent justifié par un poids plus léger mais également pour les caractéristiques mécaniques du matériau ou pour son utilisation, et sa réaction, dans certains environnements. « Il y a eu des développements de polymères ayant désormais les mêmes caractéristiques mécaniques que l’acier, indique Yan Bellaunay. Certaines pièces comme les dentures sont de plus en plus réalisées en plastique. » Face à ces changements, l’utilisation de MMT avec une technologie de scanning s’avérait essentielle. Après l’acquisition de la Crysta Apex S9106, les résultats étaient probants : « On a multiplié par cinq les vitesses de mesure. Avant, on mesurait un point par seconde. Aujourd’hui, on est capable de récupérer mille points en huit secondes. » L’investissement dans une seconde Crysta Apex, la V9106 était évident. Ces machines de nouvelle génération sont équipées d’une tête motorisée PH10MQ et d’un capteur de scanning SP25 de Renishaw. Ce dernier permet de travailler avec des billes allant jusqu’à un diamètre de 3 mm, utile pour trouver et mesurer les détails dans les moules par exemple. Cette nouvelle technologie permet également d’avoir des plages de mesures permettant de travailler jusqu’à 400 mm de stylet, là où une machine avec une technologie de point à point est souvent limitée en longueur de stylet. Cette amélioration de performance est possible car, avec le scanning, le palpeur reste en contact continu avec la pièce à mesurer. Une technologie adaptée au secteur de la plasturgie, utilisée principalement pour mesurer les défauts de forme. « C’est le couteau suisse de la métrologie, on peut tout faire avec. Avant, avec le point à point, la problématique était d’avoir des contacts réguliers sur les petits capteurs qui sont collés et donc qu’on malmène. Avec le scanning, le contact est plus régulier, il y a moins de chocs. Dans la plasturgie, on ne peut pas prendre des éléments en quatre points de mesure, il en faut plus. On prenait régulièrement des diamètres de mesure en 36 points, pour avoir un point tous les 10 degrés. Mais, en fonction de la taille, il fallait parfois plus de points. Le scanning nous a changé la vie. » Le scanning est utile pour des mesures plus techniques, comme la mesure de godron, le décalage de plan de joint et la denture. Pour cette dernière mesure, le module de mesure et d’analyse d’engrenage Gearpak, issu de la suite logicielle MCosmos, est capable de générer une gamme de mesure automatiquement, à partir de données de dentures théoriques. MCosmos 5.1 permet aux solutions Mitutoyo de communiquer ensemble : sur une même suite logicielle, il est possible d’avoir différentes configurations de machine, tant qu’elles font partie de l’environnement MCosmos.
Grâce au capteur scanning, la mesure se fait en contact continu, permettant ainsi de multiplier le nombre de points.
Simplifier les relations entre le développement et la fabrication
Avec ces machines, les équipes d’Europe Qualité Alpes peuvent estimer plus facilement le temps de mesure et réaliser un devis pour leurs clients. Ce gain de temps a permis de faciliter les relations entre client, mouliste et métrologue, en réduisant les mises au point, appelées « maps », entre les différents acteurs. « Il y a un triangle de travail entre le client, le mouliste et nous, les métrologues, explique Yan Bellaunay. Avant, le client faisait le lien entre le mouliste et le métrologue. Maintenant, on peut entrer en collaboration avec toutes les parties, ce qui crée une vraie synergie avec l’ensemble de la fonction fabrication et développement. » Malgré ces avancées technologiques, la mesure en point à point se fait toujours, bien qu’elle soit plus rare. « Certains clients n’ont pas besoin de cette technologie. D’autres ne sont pas non plus équipés en programmation. On adapte nos protocoles. » En complément des MMT, le site d’Arbent peut s’appuyer sur la Quick vision active 404 de Mitutoyo, une machine 3D optique, équipée d’un système de caméra CCD avec grossissements de différents focus. Elle est utilisée essentiellement pour mesurer les pièces plus petites ou les pièces déformables. L’optique prend le relais de la partie palpeur quand celui-ci ne peut pas atteindre les points. Le rugosimètre/profilomètre SJ500 permet, dans la plasturgie, de mesurer les bavures et décalages de plan de joint.
Revue "Mesures" N°945 Mai/ Juin 2023 - Journaliste Charlotte Huguerre
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